Vivre centenaire, une question de gènes ?
- Par stéphane guénégou
- Le 02/07/2010
- Dans santé
Paola Sebastiani, professeur de bio-statistique à l'Université de Boston est le principal co-auteur d'une étude parue ce jeudi dans la revue américaine Science: elle montre que la génétique joue un rôle clé chez les personnes vivant jusqu'à cent ans et plus, ce qui ne minimise pas pour autant l'influence des facteurs environnementaux et du mode de vie.
Analysant le génome de plus d'un millier de sujets âgés de cent ans et plus, les chercheurs ont découvert 150 variantes d'environ 70 gènes, fréquentes chez des sujets ayant une très grande longévité comparativement au reste de la population. A partir de ces 150 marqueurs, ils ont élaboré un modèle informatique de prévision, exact à 77%, qui montre que «les données génétiques seules permettent de prédire la longévité exceptionnelle».
Les centenaires - une personne pour 6.000 dans les pays industrialisés - sont un exemple idéal du bon vieillissement, car ils ne contractent des maladies liées à l'âge (cancer, affections cardiovasculaires, démence...) qu'au-delà de 90 ans, relèvent les auteurs de la recherche. L'espérance de vie moyenne est d'environ 80 ans dans les pays développés.
«Cette méthode analytique pourrait s'avérer utile pour la prévention et la détection de nombreuses maladies ainsi que pour des traitements ciblés», juge ainsi le professeur Thomas Perls, spécialiste de gériatrie à l'Université de Boston et co-auteur des travaux.
L'équipe de recherche a pu isoler 19 groupes génétiques spécifiques liés à la longévité, qui caractérisent 90% des centenaires étudiés. Ils ont découvert que 45% des «super-centenaires» (110 ans et plus, soit une personne pour sept millions) avaient dans leur génome le plus grand nombre de marqueurs génétiques liés à la longévité.
«C'est un puzzle génétique très complexe», observe le Dr Perls, jugeant que la science est encore loin de bien comprendre comment fonctionnent ces gènes. «Avec une telle complexité, on ne va probablement pas pouvoir mettre au point des traitements miracle assurant chacun de devenir centenaire», estime-t-il. Mais ces travaux pourraient ouvrir la voie à des thérapies préventives permettant de mieux vieillir en restant plus longtemps en bonne santé.
Source 20minutes.fr
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