étiquettage carbone: comment s'y préparer...
S'y retrouver dans la jungle de l'étiquetage carbone
L'affichage carbone sur les produits de grande consommation sera obligatoire à partir de 2011. Qu'est-ce qui devra figurer sur les « étiquettes environnementales », comment s'y préparer ? Mode d'emploi.
Bientôt, les produits de grande consommation devront obligatoirement comporter un « étiquetage carbone » sur leur emballage, soit mentionner l’indice de carbone émis de la fabrication à la distribution du produit. Le consommateur aura ainsi connaissance de l’empreinte environnementale des produits qu’il achète. Un premier pas, même si la fiabilité de l’indice est encore imparfaite : le calcul est effectué à partir de moyennes par type de produit, et ne prend pas en compte des facteurs « indirects », tels que la consommation de matières, les impacts liés au transport, les substances dangereuses. De fait, l’article 47 de la loi dite « Grenelle 1 » (à consulter ici) prévoit diverses dispositions afin que les consommateurs puissent « disposer d’une information environnementale sincère », dont l' affichage des impacts environnementaux des produits et services. Dans la foulée, un référentiel de bonnes pratiques destiné à harmoniser les méthodes d’élaboration a été publié en juillet 2008 par l’Ademe et l'Afnor (voir encadré). Disponible à l’Afnor, il devrait être enrichi d’une annexe méthodologique en mai. Théoriquement, l'affichage environnemental prendra effet à partir du 1er janvier 2011. Sachant que « le projet de loi Grenelle 2, qui instaure cette obligation d’affichage environnemental pour le 1er janvier 2011, doit encore passer en discussion devant l’Assemblée nationale et le Sénat », précise Edouard Fourdin, en charge de l’affichage environnemental pour les produits de grande consommation à l’Ademe. Ce seront tous les produits de grande consommation vendus dans les supermarchés et les hypermarchés. Et plus seulement l’électroménager, l’automobile et les bâtiments, déjà soumis à cet étiquetage. L’Ademe et l’Afnor ont retenu plusieurs catégories de produits, qu’ils souhaitent voir soumis à cet affichage carbone. Ils font l'objets de groupes de travail, plus ou moins avancés : - Produits gérés par les groupes de travail les plus avancés: - Aliments pour animaux domestiques - Matériel/Equipement (consommateur d'énergie), piles et accumulateurs - Produits d’entretien (détergence, matériel…….), produits du jardin (adjuvants..) et pesticides - Hygiène et beauté - Habillement, textile de maison, chaussures, maroquinerie - Equipements de sport (hors habillement), matériel de camping, matériel mobilité (vélos….) , jeux, jouets - Ameublement - Papeterie, édition, loisirs (CD…..), culture, matériel d'écriture - Outillage non électrique et quincaillerie - Services financiers (banques et assurances) - Groupes de travail les moins avancés - Produits de construction - décoration (liée à la construction), peintures, colles et vernis - Vaisselle, ustensiles de cuisine, arts de la table et décoration - Bijouterie - Instruments de musique - Voitures, deux-roues motorisés - Pièces détachées automobiles L’étiquette (ou affiche) indiquera pour toutes les catégories l’indice de CO2 (en grammes) émis pour le produit. Mais d’autres indicateurs devraient y figurer, selon les catégories de produits. « Nous devons identifier d’autres indicateurs par catégories de produits, comme l’eau utilisée pour les produits alimentaires », précise Edouard Fourdin. Quelle forme prendra cet affichage carbone ? Entre une étiquette carbone apposée sur chaque emballage de produit ou des affiches sur les lieux de ventes, le débat n’est pas encore tranché. Il se peut que, sur le modèle de l’étiquette expérimentée par Casino, l’indice de CO2 soit situé sur une échelle, selon son impact environnemental. Ce sera "soit une étiquette, soit des affiches, soit encore un ‘équivalent de consommation CO2’ indiqué sur le ticket de caisse, à côté du prix", précise l'Ademe.A partir de quand ?
Quels produits concernés ?
Que devra mentionner le distributeur ?
"Etiquetage carbone": premiers tests
Une petite révolution annoncée pour la grande distribution. Bientôt, les produits de grande consommation devront obligatoirement comporter un « étiquetage carbone » sur leur emballage, soit mentionner l’indice de carbone émis de la fabrication à la distribution du produit. Le consommateur aura ainsi connaissance de l’empreinte environnementale des produits qu’il achète, à partir d’un indice qui prend en compte les différentes étapes du cycle de vie du produit.
Quelques distributeurs commencent à se frotter aux subtilités de l’étiquette environnementale, et anticipent la législation. En instaurant leur propre étiquetage. « La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution va mener un test sur 300 produits. La Fédération des Entreprises de la beauté a aussi un projet sur l’affichage environnemental des shampoings », annonce Edouard Fourdin, en charge de l’affichage environnemental pour les produits de grande consommation à l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Depuis 2007, les centres Leclerc testent l’étiquetage environnemental sur une sélection de 20 000 produits (toutes marques confondues avec Greenext, ans les hypers de Wattrelos et Templeuve, dans le Nord. Sur le ticket de caisse du client, à côté du total en euros, apparaît le total en équivalent CO2 émis pour son chariot. Un site dédié détaille cette initiative.
Casino, pour sa part, affiche depuis juin 2008 sur ses produits alimentaires une étiquette carbone, présentée ici, prenant en compte les 5 étapes du cycle de vie du produit, la quantité de gaz à effet de serre émises pour 100 grammes de produit, et précise s’il est recyclable partiellement ou en totalité. Validée par l’Ademe, la méthodologie de calcul a été mise au point par Bio Intelligence Service. L'indice Carbone figure sur une sélection de produits alimentaires de la marque Casino (yaourt, soda, préparation pour pâte...)
L’enseigne Nature et Découvertes, pour sa part, vient de mettre au point avec le cabinet Utopies un outil, Iaca (Information pour l’amélioration continue des articles),qui informe sur les matières premières, la fabrication, l’utilisation et la fin de vie des produits. Pour cela, ses fournisseurs doivent lui procurer la performance sociale et environnementale de chaque produit.
Développement durable : Les labels high tech
Pour le consommateur soucieux d'acheter plus vert, quelques éco-labels sont apparus pour les produits high tech. Mode d'emploi.
Pour le consommateur soucieux d’acheter plus vert, quelques éco-labels sont apparus pour les produits high tech, qui prennent en compte des critères tels que la présence ou non de substances dangereuses, la quantité de CO2 émise depuis la fabrication, ou encore l’emballage recyclable. Pour mémoire, sur l'ensemble des produits, deux écolabels sont délivrés en France : la marque NF Environnement pour le marché français et l’Eco-label européen pour le marché de l’Union européenne. Il existe aujourd’hui 50 catégories de produits ou services susceptibles d’être écolabellisés, dont on peut consulter la liste là.
- Flower : cet éco-label européen créé en 1992 homologue les produits qui réduisent leur impact sur l’environnement
- Energy star : Né aux Etats-Unis, Energy Star est un label désormais « codéveloppé » par l'Europe et l'Agence américaine de l'environnement. Ses exigences doivent être revues à la hausse cet été. Ce label, présenté ici en français, vise uniquement l’efficacité énergétique des matériels informatique de bureau. La Communauté européenne diffuse d’ailleurs ici la liste complète des produits disposant du label Energy Star.
- Téléphones mobiles : Orange a créé son propre système d’étiquetage environnemental pour ses téléphones. Mise au point par la société Bio Intelligence Service, spécialisée dans l’évaluation de la performance environnementale des produits, la bio-étiquette comporte un système de notation prenant en compte ces éléments : bilan CO2, soit la quantité de gaz à effet de serre émise lors des principales étapes de cycle de vie du produit (transport, utilisation...), consommation d’énergie de l’appareil, durée de vie des matériaux entrant dans sa fabrication, et leur capacité à être recyclés.
En savoir plus...
Pour en savoir plus, n'hésitez pas à lire l'excellent ouvrage Comprendre la compensation carbone de Benoît Leguet et Valentin Bellasen
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